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Ce matin, les habitants du village sont interloqués, l’un des derniers commerces en place a définitivement baissé le rideau. Le boulanger a dû interrompre son activité et mettre fin aux contrats de ses 10 salariés.
Si le Prêt Garantie par l’État
et le fonds de solidarité lui ont permis de se maintenir, sur le fil, durant la
pandémie, la guerre en Ukraine aura sonné son glas.
Le relèvement du plafond
du PGE annoncé par le premier ministre, de 25 à 35%, dans le cadre du plan
Résilience, n’aurait de toutes façons pas suffi à supporter le surcoût de la
facture d’énergie et du blé.
Frappé d’une mauvaise
cotation bancaire, le boulanger du village n’a pu augmenter le montant de son
emprunt et, à terme, cela n’aurait pas été la solution pour sauver son
commerce…
Combien de défaillances d’entreprises auront lieu avant que ne soient impliqués les administrateurs et mandataires judiciaires pour aider les entrepreneurs à restructurer leur activité et trouver une porte de sortie ? A quand une valorisation de la profession pour ce qu’elle peut apporter au tissu entrepreunarial français et sa participation active aux discussions qui concernent l’avenir des entreprises dans le contexte actuel ?
Actuellement, le montant des reports de charge des entreprises s’élève à près de 3,6 milliards d’euros (Source data.gouv.fr). Celui-ci est voué à augmenter, même si la liste des aides s’allonge, sans une analyse et une action de terrain auprès des dirigeants pour assainir leur exploitation et leur trésorerie.
Experts à la fois du droit et de la gestion, les administrateurs et les mandataires judiciaires peuvent remplir un rôle fondamental dans l’accompagnement des entreprises pour les aider à traverser une nouvelle crise aux contours encore incertains.
De plus, leur intervention, quand elle ne permet pas de trouver une solution pour sauver l’entreprise, conduit à minimiser les conséquences sociales et l’effet domino sur les prestataires et les salariés qui peuvent découler de sa défaillance.
Il est temps de faire évoluer les mentalités sur le recours aux outils d’accompagnement et aux différentes procédures amiables et collectives, et ce, avec le soutien de l’État, pour démystifier l’échec entrepreunarial.
A titre d’exemple, le recours au mandat ad hoc, connu de seulement 44% des dirigeants (Source : Sondage IFOP-IFPPC) apporte des résultats indiscutables pour la sauvegarde des actifs de l’entreprise et des salariés. Mené dans la confidentialité avec le dirigeant, il apporte un cadre de réflexion et de discussion plus apaisé et rationnel pour bénéficier d’une seconde chance de rebond. Et sur le plan des finances publiques, c’est une procédure moins couteuse que le PGE, qui par ailleurs accroit le risque pour le dirigeant d’avoir une mauvaise cotation bancaire en cas d’insolvabilité. Le dialogue et les démarches avec les créanciers se font avec un professionnel de l’insolvabilité et 2 entreprises sur 3 (Source : France stratégie) y trouvent leur compte grâce au plan d’action établi.
Les dirigeants frapperont plus facilement à la porte des professionnels si l’État communique positivement sur l’utilisation d’outils tels que le mandat ad hoc.
Par ailleurs, l’action avec les CCI en collaboration avec les administrateurs et mandataires judiciaires, pour la mise en place de dispositifs de formation, doit être plus forte afin de mieux préparer les dirigeants aux difficultés qu’ils peuvent rencontrer.
Il devient plus que nécessaire pour les administrateurs et mandataires d’intervenir au plus tôt pour accompagner et soutenir les entreprises. D’autant qu’ils sont engagés à réaliser un diagnostic gratuit par tous les dirigeants qui le souhaitent.
Pourquoi se priver de cette expertise unique ? Toutes les forces doivent être mobilisées pour préserver les entreprises, leurs actifs et leurs compétences salariales, dans les territoires.
Membres du CA et du bureau de l’IFPPC pour le mandat 2022-2024